[Intro]
Seule, elle erre dans les ruelles l’âme en peine, en arrêt depuis qu’elle a traîné chez l’toubib son air lamentable,
n’importe quelle position lui semble inconfortable, pour cesser d’cogiter elle augmente ses doses de Tranxen (x2)
[Beufa]
Encore une nuit loin d’lui, traversée comme une clandestine,
Hantée par une mesquinerie qui s’est trompée de cible
Prisonnière d’insomnies intempestives
Comme pour le meurtre d’un keuf, sa peine est incompressible
Il est midi et elle n’a pour son reup que des invectives
Les mêmes qu’il lui beuglait quand il était blindé d’tise
Le fil s’est trop tendu, maintenant qu’il est rompu
Malgré ses excuses qu’il aille s’faire mettre, elle reste inflexible
Voilà deux ans qu’il louait un des appartements lui appartenant à un prix indécent à des sans-papiers
En cas d’retard de paiement, il s’faisait menaçant, genre « j’ai un pote adjudant et y a qu’un coup d’fil à passer »
Evidemment, pour pouvoir assumer les charges, c’est pas deux mais dix locataires qui vivaient dans c’deux-pièces entassés
Faisant d’la maille au black, des camions qu’on décharge au petit matin avec l’opiniâtreté de fantassins
C’est au taf qu’elle fit sa connaissance, où il faisait l’ménage malgré des diplômes de barge dans son pays d’naissance
Elle, stagiaire, leur relation étroite s’noua car ils s’faisaient exploiter par la même boîte
Y a qu’chez elle, qu’ils pouvaient trouver d’l’intimité, et chez lui sa désengorgeait un peu l’espace limité
Jusqu’à c’qu’un jour il l’invite à fêter l’titre de séjour d’un d’ses colocs, elle resta sous le choc
C’t’appart aujourd’hui destiné à une arnaque, était celui qu’elle occupait à l’époque de la fac
Du coup d’fil pour intercéder en faveur de son pélo, son reup, n’retient que qu’sa famille s’tape un négro
Négro, aujourd’hui soumis à une O.Q.T.F., elle en vient presque à s’dire qu’elle aurait dû s’occuper d’ses fesses
Depuis deux semaines elle ne vit plus que dans l’appréhension, qu’un vol charter décolle du centre de rétention
[Refrain]
Cherche même pas à comprendre, quand tes convictions s’ébranlent et que le présent s’apparente à s’y méprendre
à l’hémorragie qu’il est futile de vouloir contenir, au calibre impossible à retenir
Cherche même pas à comprendre, quand l’passé, est si sensible que l’frôler c’est comme presser la détente
Qu’un simple regard provoque l’esclandre, et qu’il ne reste de l’innocence que des cendres au mois d’décembre
[L’ancien]
Elle en a 25 quand elle arrive ici
7 ans et demi après un mariage réussi
La santé de ses frères prioritaire a priori
Tout va bien d’après ce qu’elle dit
Snaptchat Tweeter et selfies
Elle n’a plus d’appui qui est-ce qui en profite
De ce personnel à bas prix
Adjacent,
A qui on veut bien offrir le gite
Une sorte d’arrangement
Dans le style du foyer
Où la rumeur dit que pour y rester
L’éduc’ est facile à soudoyer
Juste aux corps, et femmes frêles feront l’affaire
Grand
ça demande pas d’talent exceptionnel
Un peu de cran c’est tout
N’est-ce pas là l’instinct qu’où vous loue
Et le diable raconte ses fables,
Endort les faibles, marche avec leurs femmes
Fait de l’effet, c’est vrai
Les gens ont l’air heureux autour d’elle
S’achètent tout, achètent même en ribambelle
Consomment putes, drogues en grosse somme
Elle suit les conseils pour attirer la clientèle
Habituelle ou non
Demain ne peut être qu’à l’horizon
Serrant ses filles à deux mains
Comme rassurée d’assurer leur protection
Elle se raccroche en des choses comme ça
Comme autour du coup une main de Fatma
Fière malgré tout, toute la joie que lui apporte son foyer
Au milieu de cette merde elle continue de se planquer
En situation irrégulière, sa maîtrise dans le français
C’est ce putain de refrain qu’elle ne cesse de chanter :
Met de la poudre ferme le couvercle
Remue la boîte
Les droits de l’homme c’est juste a droite
Met de la poudre ferme le couvercle
Remue la boîte
Les droits de l’homme c’est juste a droite
UK rapper and composer Oscar reconnects with his youth on a sleek, diaristic LP influenced by ’90s hip-hop and '00s R&B. Bandcamp New & Notable Apr 21, 2024