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Sous les lumi​è​res (2017)

by Collectif La Manita

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1.
[Couplet 1 : Beufa] Sciences molles, drogue dures, La science dure de Frontex fait des morts sur la bordure La drogue passe en jets, en cargos et en voitures, Les pirogues s’écrasent sur le visa Balladur Aux Comores, la marée est un croque-mort, sans remords, Qui draine de nombreux corps morts Les contreforts sont protégés par des porcs en hors-bord Qui ont pris la France pour un coffre-fort A contrecœur, clandestin embarque du sud au nord, Débarque dans un pays hostile et hard-core Sirène sonore, écusson qu’on arbore, La peur du porc du crépuscule à l’aurore C’est l’horreur, conquistador de l’intérieur, Tchadors, tirailleurs, bradés au vide-ordure La devise : bazarder le resquilleur Pour expulser, y a pas de vice de procédure [Couplet 2 : Mirsa] Sciences molles drogues dures, La vie de métropole sous un ciel de hachures Filles des îles, aux battements de cils, prostitution de ville Et vadrouille en île… de France Entreprise de mac sans couilles, Qui entreprend et ristourne le plaisir CRS… Pour pas qu’ ça lourde Mais plus loin ça reste entre porcs, salut ! J’ bouge des terres aux quais mais rien ne bouge (bis) Sciences molles drogues dures, La vie de métropole sous un ciel de hachures La femme africaine voudrait les allocs à l’aise, Blaise son tismé depuis qu’il a vu «Métisse» Il s’ prend pour Kassovitz Génération Hardcore comme un sale sort, La jeunesse rêve de balles et d’or Ça veut du signe de reconnaissance : Normal en soit, c’est la tendance qui domine Encore une fois [Refrain] Sciences molles, drogues dures Un rôle sur mesure, à fond dans la démesure Y'a pas de vice de procédure Nos paroles ouvrent leurs serrures [Couplet 3 : Kémar] sciences molles et drogues dures, années folles et luxure Alcool, verdure, console et lecture On se bricole une culture, des banderoles « no future » Nos idoles sur les murs, le sol jonché d'ordures Des casseroles sans pâture aux vols sans envergure Contrôle, injure, flashball, bavure On affole la censure, protocoles et procédures Immole nos factures puis s'envole dans la nature Loin des métropoles et de leurs camisoles de torture Leurs bagnoles, nos rayures, leur pactole, nos coupures On picole la gnôle pure et décolle vers l'azur Un rôle sur mesure à fond dans la démesure Gloriole immature, on se désole au pied du mur Et à force de s'exclure, on frôle la rupture Mais à l'école on assure dans l'écriture au vitriol Ratures et clés de sol, nos paroles ouvrent leurs serrures [Couplet 4 : L'Ancien] Sors le vitriol, le méthanol L’essence de ta bagnole, et puis tes paraboles Très sincèrement et honnêtement dans tous leurs vêtements Chemises et camisoles Qui alimente bêtement ses bêtises comme des bestioles Craque pour du crack Marche pour du cash, comme s'il en était une Nous on avance sans marque, sans mériter de paire de claques aucune À peine 20 ans, et je te mate avec autant de recul C’est moi l’ancien et j'te….. Oui je te baise, comme le frangin siffle la Marseillaise Et reste pure parce que puriste, Populaire mais pas populiste Contraint, car dans votre contraire Vu que vos prières sont faites en vain, nous on est plein de bière Sur vos bancs et même les nôtres, à cirer le truc Tous des numéros 9 en libre chute Alors on vit sans aucun but [Refrain]
2.
[Couplet 1 : Linco] Le premier coup de bic Noircit le tableau d'une feuille blanchie aux produits Toxiques en panique j'inhale la page Que mes aïeux partagent Ratures en étage, traces du carnage Du passage d'une inspiration en putréfaction Quand la rythmique est en berne C’est un héritage qui s'effrite Mon cerveau abrite Les idées des plus grands penseurs Poètes et chanteurs passées au mixeur Ça donne un joyeux delbor Crétins et génies côtoient ma matière grise Et s'enlisent dans un marécage Humus du partage, adages en jachère J’ai digéré mes lectures que j'ai recrachées dans une diarrhée Mixée à mes Zidane en poster Pot-pourri De Madjer à Serge Halimi Cadavre exquis De Thatcher à Bernard-Henry Lévy [Refrain] On remet les compteurs A la base ça conteste Le baromètre, foutre la merde Ça brasse et mixe dans nos têtes On gratte nos textes Au rythme de nos ulcères Une goutte d'ardeur Et l'inspi passe au mixeur [Couplet 2 : Mirsa] Ouais s'te plaît mon Col prête-moi BHL un instant Avec lui l’inspi c’est déployer ses ailes au vent Un paysage vu du ciel, oui ça trompe l’œil, L’ambiance parait sereine mais y a trop d’couilles Il y en a qui reste tes ennemis La page blanche se noircit On n’ va quand même pas leur dire merci Des hypocrites pour en-cas puis c’est la peur au menu, J’enquille les lignes et voilà gens de haine en veux-tu ? Écrire son bonheur le sentir comme une danse, Le mettre au mixeur arracher l'goût n’a plus de sens Ma trace à l’encre coule depuis le sud, J'crache ma langue sur l'déshonneur Au nord c’est mon attitude Mes références : tous des génies crétins De Bukowski aux blagues d’enfance, d’abord les copains C’est le pot magique au fond de nous, unique, Histoire de p’tits mais à grand pas utile Mon univers énigmatique [Refrain] [Couplet 3 : Linco et Mirsa] La loi du point final est une illusion verbale Un regain de tension à la fin de la création Alors je tire un trait vers une autre destination D'un bout à l'autre de mon monde J'écris là où se referme l'entonnoir Mon inspiration abonde et féconde Ce que t'entends sur ces ondes Un nouvel écho aux éternelles répercussions Au diapason du micro et ses percussions Je reste peace et marche devant Promis si je prends le cromi Je ne deviendrai pas la bitch des ventes Je préfère l'allure et le style détente Puisque l'inspiration des vrais détonne Pour qui sonne le glas, consomme d'la merde, Voilà les loups qui mordent qui s'en foutent de perdre Lorsque toute la meute en transe entre en scène Ça transpire et renseigne, notre empire, l'expérience va de pair [Refrain]
3.
[Beufa, Kémar] De l’école à l’hosto, de l’usine au chtar, Heure de colle pour les lève-tôt, mitard pour les couche-tard Bien sûr j’exagère, l’exégèse de cette acception Valant plus pour les prolos que pour les richards Plus de grille, plus de chaîne, plus de serrure pesante, Auto-inhibition quand la surveillance est permanente Tout le monde est fiché, même si ça te fait chier, Ta vie est contenue dans des tiroirs pleins de gros fichiers L’art de l’esquive, on doit l’enseigner aux moutards, Être le plus malin lorsqu’il s’agit de foutre le foutoir Apprendre à protéger le routeur de son ordinateur, Et partout, savoir détecter les mouchards Les dispositifs disciplinaires n’étaient qu’un préliminaire À la sophistication d’un contrôle capillaire Pour vivre heureux, peut-être faut-il que l’on s’enterre, Afin d’échapper aux lumières des lueurs sécuritaires
4.
[Refrain] Un soleil artificiel illumine ces rues truffées d'objectifs Et logiciels aux écrans correctifs fondu enchaîné sur le halo tamisé du fond d'un poste Où sont analysés des négatifs Projecteurs braqués, franc-tireurs traqués Arrachés à l'anonymat dans des fichiers classés Dernier panorama dans le contre-jour où se dessinent les contours d'une ombre sur papier glacé [Couplet 1 : L'Ancien] Sous les lumières des lueurs sécuritaires Là où sévissent tout un tas de fonctionnaires inquisiteurs Des cris ordinaires s’élèvent prennent une telle ampleur Les fruits de vos administrations glorieuses et sanguinaires Chiffrez vos tours, et puis comptez nos morts Notre charnier transpire toujours via la chaleur de nos corps L’essor de la pire formation de porc Au service de l’empire, et de son assise sociale et politique La main mise complète, experte en logistique Et ces sources d’informations malhonnêtes Jusqu’à la boutique du tonton qui a appris à se soumettre Qu’est-ce' tu veux mec, Les flics eux même connaissent le business Et ont un œil sur tes affaires Ou sur les quais, sous les lumières les réverbères Font les guets et nous trahissent, Les indics adoptent le vice de la patrie mère Naïfs comme des novices [Couplet 2 : Beufa] Sous les lumières des projecteurs, le tireur du coup-franc a gagné l’équivalent d’1,4 SMIC depuis l’engagement Il scrute le ballon de cuir, provenant du Bangladesh, Où s’est installée récemment cette usine allemande En tribune la clameur monte, derrière leur écran Les téléspectateurs profitent du bandeau défilant Les informant qu’ils peuvent gagner une Nissan Micra, S’ils savent qui a marqué juste avant la mi-temps Ca bicrave la misère, foot, garo et loto, Parle bien ou mal de l’islam Mais sans jamais convier les kholotos Ça canne encore au taf, d’où cette envie maladive, De confectionner de gros cocktails Molotov Flatulence d’État, urgence fécale, La cathédrale pénale sonne des vêpres létales Saoulé, par l’arsenal déployé, et nous comme des retailles, Qui hochons la tête en position fœtale [Refrain] [Couplet 3 : Mirsa] Sous les lumières le peuple avance qu'importe le noir Ma vocation la clairvoyance cibler les vrais barbares On se barricade sous les chandelles et à la nuit tombée On reste debout lorsque tout le monde chancelle Le facteur chance n'a pas sa place, Plus de courbettes pour que ça leur plaise, Fuck le modèle Canal+ Ça colorie le paf mais rend les mecs pire que des pouffes, Putain, pendant ce temps j'en deviens ouf Sous les projos les machines hurlent, c'est la parole du système Qui nous harcèle jusque dans nos turnes Qui nous harcèle jusqu'au billet dans la grosse urne, Moi ce jour là sache que j'me gratte bien les burnes Il y a des morpions qu'on chasse au mortier Même mort pilon je reste le scorpion qui arrive pour piquer Aucune loi sécuritaire n’empêchera le poison de s’imprégner, Sous les lumières j'aperçois la foule déter [Couplet 4 : MC Jean Dilon] Sous les lumières, toujours la même galère faite de débrouille et d'embrouille On oublie dans l'alcool délétère que pour certains On sera toujours la menace qui hante les halls des cités Ou des universités et que l'on castre parfois à coup de flash-ball Comment faire pour mettre le feu aux poudres Quand un bracelet électronique te donne du grain à moudre Sur la justice des gens foutres et de la maréchaussée Qui a décidé de pas s'déchausser pour te faire un putain d'massage thaïlandais A toi qui crie famine dans la rue, beaucoup ont peur que tu les contamines Et dédaignent ta main tendue, car dans leurs poches ils ont autant de billets que d'idées préconçues Patiemment tissées à l'ombre des chaînes de télé Elles les enveloppent tel un cocon de connerie Pour soigner la paranoïa des nantis et sauver la société de consommation On préfère un bataillon de gendarmerie tirant sans sommation Ainsi qu'une baisse significative de tes allocations [Refrain]
5.
[Solo Beufa] [Couplet 1] Sur la chaussé trempée, on dirait qu’il dort, un clébard renifle ses groles et hurle à la mort, sombre décor Où seule la lumière des réverbères absorbe telle un buvard, l’instantané d’une âme qui s’évapore Au bar les buveurs bavent, parlent de cette bavure Transformée en bévue par une presse peu bavarde Quitte à payer l’ardoise, on va braver les brèves de comptoir Avec mon pote autour d’une bière bavaroise Jouter verbalement face au bréviaire de la haine, Lutter calmement contre une connerie abrasive Le ton monte sur le zinc, chacun envoie ses missives Mais personne ne s’écoute, c’est même pas la peine Handek, ça rend nerveux quand un merdeux S’fait repasser par les decks, D’entendre dire qu’y a pas d’fumée sans feu Par ces fils de…, affaissés sur le sofa, assoiffés d’émissions Qui font se soupçonner les prolétaires entre eux [Interlude 1] Les canaux hertziens crament les rétines, Incriminent les hérétiques dans la rue comme à l’usine, Nous intiment de rester zen quand on troue la mélanine Comme la couche d’ozone, Et si tu l’ouvres le ministère t’attaque pour un simple fanzine (x2) [Couplet 2] Économie d’échelle qui permet pour une somme modique À chacun et chacune d’obtenir un tube cathodique Diffusant sans relâche, cette injonction psalmodique De s’armer de patience dans les urnes, et non d’un Brolic Rire sardonique, Quand l’absurde accouche d’une justice anomique, Où les unités pare-balles t’interpellent pour un r’gard oblique Tandis que pour un mea culpa… tardif, Les gros fraudeurs s’en sortent toujours face au fisc Et bizarrement, moi j’me sens plus en sécurité Dans un squat glauque plein d’Rroms Que dans un quartier huppé quand le flic rôde En cavale tu peux compter sur tes guiboles mais si tu t’fais chopper, compte pas esquiver la torgnole en lâchant dix balles Plane ap, t’es pas au bled, et pour s’prendre une balle Pas b’soin d’s’appeler Khaled Kelkal, On t’laissera gisant tel quel J’te donne pêle-mêle en roulant ma Pall Mall, Le putain d’scénario d’une arrestation qui s’passe mal [Interlude 2] Sortez les brancards, et allons-y d’bon coeur, La ville nous donne rencard, on sera pas en retard, Passant par les artères, pour frapper droit dans l’coeur, Fumer un motard, un gars d’la bac ou un voltigeur (x2) [Couplet 3] Une émission télévisée sur des brigands cagoulés, A mis à jour tes pulsions sécuritaires inavouées La classe politique à l’unisson en a ajouté une couche, Faisant écho à une logique que tu approuvais Une campagne de recrutement, a su t’amadouer, Voilà que par l’insigne de la police tu te fais adouber L’autorité de l’écusson tu commences à savourer, Ainsi accoutré ton ego gagne en valeur ajoutée Devant les collègues tu sais que tu as des choses à prouver, Alors pour cette barrette de shit, tu les as pas loupés Ca a mal tourné lorsque la foule s’est attroupée, mal formé, Dans le stress de l’adrénaline, tu as shooté A la barre, tu veux faire croire que ta main a fourché, Et la juge complice décrète que l’audience est ajournée Tu peux te repentir de tes méfaits dans ta chambre à coucher, Mais la rue, de milliers d’enragés, vient d’accoucher [Interlude 3] Quand d’un foyer réduit, la révolte se multiplie, Et que scintillent les gyrophares bleus dans la nuit Quand il suffit d’un insurgé, pour que bientôt apparaissent Des milliers de ses clones, brisant la torpeur et l’ennui Sortez les brancards, quand on s’attaque au génome de la ville Et qu’elle en sort avec des hématomes Réaction épidermique, quand dans l’euphorie on met la zone Et qu’on applique, la théorie du mélanome
6.
[Refrain] Générations sans gêne, constamment sur les nerfs Pas de pitié, que de la haine, pour un rien ça dégénère Des génies en herbe de la débrouille Et du maniement du verbe, ni vu ni connu je t'embrouille [Couplet 1 : Kémar] La vérité sort de la bouche des enfants à ce qu’il parait Mais c’est celle de leurs parents qui transparaît le plus souvent Et le fils de chômeur comme le fils de savant Ne sont ni meilleurs ni pires qu’avant Mais abandonnés par les aînés Dans la caverne et ses ombres Et entraînés par la loi du nombre C’est le choc à chaque nouvelle génération Reflet d’une époque en perpétuelle mutation On parle d’autorité parentale démissionnaire Mais moins de certains fonctionnaires loin d’être exemplaires Qui se prennent pour des missionnaires Venus arracher les indigènes à la misère En leur apportant les Lumières Mais les petits sauvages ne veulent pas se laisser dresser Trop pressés de grandir et déjà vieux avant l’âge Prêts à jouer leur vie pour une merde à la récré À braver tous les interdits, seule leur mère est sacrée [Refrain] [Couplet 2 : MC Jean Dilon] La vérité c'est qu'on aimerait pouvoir mettre en commun Les savoirs hérités de nos propres histoires Mais on ne fait que débiter les mêmes débilités Morales à deux balles et autres banalités Code de bonne conduite, réussite au mérite Liberté, égalité, on connaît la suite Autant de mensonges éhontés car pendant ce temps On tait le malaise qui ronge la société Et on s'étonne que les jeunes aient la rage Mais personne ne les écoute et s'ils s'écartent de la route Fichage et mise à l'épreuve, les bonnes vieilles techniques de dressage Font toujours leurs preuves Message aux assistés et autres cassos Restez sages et estimez-vous heureux de l'os Qu'on vous laisse à ronger en échange D'un vie bien rangée passée à éponger la fange [Refrain] [Couplet 3 : Kémar] La vérité c'est que quand on a fait nos classes On n'avait pas forcément plus mérité nos places Avec mes complices, sur le campus du lycée On découvrait les délices d'une vie moins policée Nos premiers amours, nos premiers coïts, Nos premiers pétards et nos premières cuites ont remplacé la réussite espérée par nos parents Par une fuite en avant 365 jours par an Finie l'insouciance, l'enfant est devenu lion Et cherche un sens à donner à sa rébellion Contre l'ordre apparent et la logique du moins pire Dois-je collaborer ou combattre l'empire ? Plutôt doué à l'école quoique impertinent Comme un pénitent j'y ai fait carrière, et maintenant Je distribue les heures de colle, la boucle est bouclée Mais je vois que du taf bâclé quand je regarde en arrière
7.
[Couplet 1 : Beufa] J’sors la tête dehors, Dans un parc de la tête et des couilles d’or, Ça sent l’fric fort à babord comme à tribord Jogging pour toutes sortes de corps, Les athlètes maigres et forts font des efforts Pour ressembler aux pubs de Dior Allégorie d’une ville qui s’oriente sur des pentes glissantes et célèbre les esthètes Lyon, entre être et paraître prend la grosse Tête d’or, et son corps expulse les pauvres du décor La guerre est déclarée aux buveurs de bière sur les berges de la Guillotière et aux clodos à l’arrêt d’métro Pas crédible ici les lardus se prennent pour des héros, mais ont l’air de blaireaux dans leur croisade contre l’apéro Des quartiers dénaturés, la Croix-Rousse hier, Saint-Georges avant-hier, des pans entiers de notre culture que l’on enterre Les foyers d’contestation se font dynamiter frérot, 4.3.2.1.0, y a presque plus de Grrnd Zero Et c’est pas net quand les flammes crachent sous les toits de la Friche, qui se cache derrière l’allumette ? A ton avis l’artiste.. J’ai encore quelques doutes, mais surtout quelques pistes, promoteurs ou bien les mêmes que ceux qui en manif nous fichent… …pas la paix, pas de justice pas d’paix ! Toujours les mêmes à Bellecour qui se font palper Alors forcément parfois ça explose dans les quartiers, intéressant quand l’épicentre se situe rue d’la Ré Il paraît que la Presqu’île reste la chasse gardée d’une poignée d’vieux réfugiés derrière les remparts d’Ainay Qui parfois affrontent la ville pour aller jusqu’à Part-Dieu, malgré les risques, les rebeus, et les sacs chapardés Pour leur frayer un chemin le carcan, c’est d’écarter, avec Kärcher et caméras la crasse du quartier Chasse aux clodos trop pilos, expulsion du Komifo, place Bahadourian un comico [Couplet 2 : Mirsa] Je pose le contexte d'une action qui nous unit pour envahir la ville sans complexes définis Mais quelques mecs vils aux relents de colons atteints de crise névralgique souvent se disent : j'abdique Ne pousse pas d' soupirs, va faire un tour dans les SCOP et asso, tu finiras par t'endormir Vieux copains d' promo, boucles d'oreilles et petit bouc pour une chevelure mout-mout, nardinamok, de qui tu t'moques ? Mon quartier est en recomposition Les types comme toi aiment les affaires en putréfaction Chez vous j'ai vu toute la jeunesse branchée sans savoir Qu'elle avait prit le courant de ceux qu'elle aime condamner Petite fresque murale en signe de reconnaissance mais les habitants vivants dis-moi parfois est-ce que t'y penses ? Ça s' bouscule entre Croix Rousse et autres endroits Pour à la page facebook « liker » ta mousse et bio repas Mon refré rentre et ressort en te traitant de trou d' balle, Il s'en bat les couilles de ta bière artisanale Écoutes l'histoire de son habitat en plein cœur et bien placé, comment on les a mis au pas à l'issue d'ton arrivée Tu as fait de ton bon goût une référence, Tu arpentes le tier-quar en rêvant qu'on te fasse la révérence Le prix du loyer est en ascension, un comico, quelques bobos Et v'la votre putain de gentrification Avant toi, il se consolait en jouant aux dominos Avec deux trois potos, ils partageaient leurs histoires de dominés Un p'tit cawa, radio Bejaïa, et il kiffait son univers rempli d'accents Quand tu mets du son étranger c'est lassant, Tu t'la joues mec pas fermé, mais fermes ta gueule Personne t'a rien demandé, En zone indépendante, La Manita : collectif plein d'idées souterraines. [Fin] Et sous les ponts retentissent les sanglots longs des violons La ville s’endort, et moi je cogite sur un mandat trop long Brigades de propreté inutiles face aux autocollants Que laissent les fachos sur les murs A Gerland, Perrache et Vieux Lyon Centre-ville réservé aux flics et aux bourges indolents Interdit aux talons-aiguilles, camionnettes jupes et collants Aseptisation en cours, et visage insolent En l’an de grâce 2.0.1.7, du règne de Gérard Collomb
8.
Oxmo (Linco) 04:13
[Solo Linco] [Couplet 1] L'effort fait par le fort prêt à commettre son forfait Fier de son salaire à base forfaitaire La guerre des nerfs s’enclenche dans le désert précaire pour que perde le faible que le fort fait taire Toujours la même merde, pareil De l'oseille sur un coin de table, un orteil Le temps ne se met pas en sommeil jamais épargné par les heures Qui elles ont des odeurs Et beaucoup ont des ardeurs Sans aucun moyen Le taf comme le crime ne paye rien Il faut montrer les crocs Plutôt qu'un polo et un croco Car c'est pas ça qui fait le nombo [Couplet 2] Chacun son camp, chacun son cran (x2) Le choix est renoncement Comme le désir et ses renfoncements La liberté : une illusion, à toi de retenir la leçon Pour s'approcher de tes envies garçon Le temps passe et on trépasse Nos rêves c'est ce qu'il nous reste à faire frère Mille fois mourir Vivre, crever, lutter, contre ses démons Nul ne guérit de l'enfance Les cauchemars des parents Deviennent rêves brisés des enfants Générations accumulant les tourments Couches et sédiments Pas tous fait du même ciment Décidément tous déments même si tous démentent La vérité éclate, à trente ou quarante Tous des grands enfants 365 jours par an Chacun un penchant à ses pentes raides Pour lesquelles on plaide Chacun son clocher ou son idée à prêcher, Des gens à crocheter, Son image à défendre sans jamais se détendre Au premier accroc c’est l’esclandre Autant dire qu’on est vraiment pas prêt de s’entendre [Couplet 3] Chacun son camp, chacun son cran (x2) Le consensus est mort essaye de mettre trois mecs d'accord Ça plantera le décor d'une vie faite d'or Et d’egos aveuglés par un présent omniscient Trop obnubilant pour être conscient Que la vie est parfois plus courte qu’un crédit Que pourtant tous créditent Pour accéder au mythe De la puissance de l’argent sur le temps [Couplet 4] Le temps commence à manquer Comme un dessin bien planqué Au fond de nos âmes encrassées Comme un musée effacé où rien ne peut être palpé A chacun son mausolée A chacun ses muselières A chacun ses hier A chacun ses minutes et à chacun ses chutes [Couplet 5] Chacun son camp, chacun son cran (x2) Le temps commence à manquer (x2) Chacun son reflet Chacun ses réflexes Chacun ses rejets Chacun ses dégouts Qui couvrent d’égouts Tous les doutes De nos propres routes Et c’est la déroute Aujourd'hui chaque fois qu'on dit notre On dit moi et les autres
9.
[Couplet 1 : Linco] On représente personne C'est que du rap, pas une bonne parole C'est nos mots qu'on tape, les forts qu'on frappe Pas les autres qu'on immole, qu'on met en camisole De rien du tout porte parole A part de nos maux de cœur, nos pensées et notre mal de mic Un trottoir d'écart dans le brouillard Moins tricard mais plus de rendement Pas dans les bacs mais associés dans le tourment Pas en vie pour faire un tour non Mais pour marquer un tournant Dans nos routines un peu flippantes J'en ai des vertiges à enchainer les tiges Alors on rentre dedans pour pas avoir de remords Laisse tes gants au vestiaire, on déshabille la vérité en vers Et pourquoi pas plus haut que le bord Pour se débattre dans un monde sans fond Car au fond rien à battre Tant qu'on fout nos tripes sur le dance floor Pour plus de delbor hard core de la salle jusqu'au dehors [Couplet 2 : Beufa] Notre pera représente sonne-per, Solitaire comme la jeune fille au pair, Métisse et fliqué comme la Guillotière Stressé, angoissé, comme le malade qu’on opère, Nique les ambiances austères, Toujours bavard quand faut s’taire Notre pera, skin en costard, Palestine au posca, Pisse sur les murs et sur tes fausses stars en poster Notre pera n’a besoin que d’une charley Et d’une grosse caisse Pour insulter la noblesse et faire bouger tes grosses fesses Notre pera pue la gnôle, rescapé branquignole, Et fait trop souvent rimer alcool et bagnole Notre pera, un freestyle sur une guitare manouche, Notre pera, 3 gouères 2 rabzouzs et 1 karlouche Notre pera, comme le tien, est fait d’états d’âme, Gravés sur un baladeur perav ou même une webcam chourav De bannav et d’œdèmes sur le macadam, Notre pera, un mélange chelou comme la famille Adams [Refrain] Notre rap ne représente personne Léger comme nos larfeuilles, strident comme un larsen Notre rap ne représente personne Immature et obscène sans en faire des tonnes Notre rap ne représente personne Léger comme nos larfeuilles, strident comme un larsen Notre rap ne représente personne Sur et hors scène, on saigne le microphone [Couplet 3 : Mirsa] Notre rap, écoute-le car ça ne coûte rien, Ma team est sereine rien à faire de leurs centimes Un jour on s'paiera les rois et les reines, Notre peura c'est émanciper le verbe avec six sujets Même dans la rue j'suis dans l'arène Et dans ma rue soldat de la verve comme de la veine Cinco dedos de la Manita par chingar la Santa Maria, On a le diable au corps : OK d'accord ! Notre peur à nous c'est de perdre cette fière allure, Un black trois blancs deux beurs j'en ai la fièvre qui dure Regarde ce monde qui s'additionne, et ouais la famille est heureuse lorsque la caisse claire cogne Quand l'ambiance parle d'elle même La voix se mue dans l'autre pour du velours remplaçant l'éden Dans notre jardin ça freestyle et ça tise, La Manita restera simple, ainsi soit-il ! [Couplet 4 : MC Jean Dilon] On n'écrit pas pour que la maille résonne, ni pour que la biatche frissonne Ni pour que carillonnent les cloches de la reconnaissance Juste pour purger notre esprit de la frustration et de l'indignation Qui viennent comme une redondance Quand la vie menace de nous mettre par terre C'est dans ces cas que bien souvent les lyrics fusent amères Comme une gorgée de Suze sans eau Une fois passées les lèvres, elle fait serrer les dents Car on fera peut-être pas de vieux os Tu l'as compris l'ami, l'écriture c'est notre thérapie Y a pas de révélation, ni d'tour de magie Ce qu'on éprouve c'est ce qu'on vit Que tu approuves ou tu réprouves on s'en moque Comme un Rocky Balboa insensible aux chocs Bien des MC parlent des mêmes choses que nous Avec plus de profondeur et de style Modestes on partage notre joie d'rapper ensemble sans en perdre un zeste Même quand notre texte est hostile [Refrain] [Couplet 5 : Kémar] Notre rap c’est l’addition de nos espoirs et nos peurs Peu de certitudes quand on laisse parler nos cœurs Y'a pas de fiction, on apprend de nos maîtres en attendant notre heure On prend de l’altitude pour mettre la plume à l’honneur Notre rap, une partie de nous qui nous appartient plus Un pari fou mais pas en vain vu que rien ne répare nos erreurs Rien ne sert de se maudire, on se prépare au pire En espérant le meilleur mais pas sans mot dire Notre rap est objecteur de conscience, en petit comité Ou sous les projecteurs, l’amitié donne cette confiance Qui fait cogiter au-delà de nos horizons limités Pas sans complaisance mais en tout humilité Notre rap c’est tout ce qu’on pourra jamais nous enlever Nos rêves et nos plaies à panser, on voulait tout changer Mais fallait nous élever de la mêlée des prêts-à-penser Malgré la défaite annoncée la machine est lancée [Couplet 6 : L'Ancien] T’as vu nos carrières, faites d’errance D’écorçage de ronce, de dents qui grincent A chaque passage de repas rances Et notre rap tourne en rond On condamne ta race dans un caisson Au grand dam de madame pour raison Notre rap est une demande de rançon Mais qui marche que dalle Pas crédible et emmerdant pour Charles Géographiquement insoutenable Paraît que les MC de province n’excitent pas la capitale Et notre son est un alibi pour nos vacances ardéchoises Pas pour la banave d’une pétasse blonde Carrément bourgeoise On fait de la zik dans un style qui déplait à pleins de types Une rencontre d’ethnique inédite depuis 9-8 Et mate à 6 comme on nique ton équipe de France Sans slogan raciste [Refrain]

about

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credits

released April 22, 2017

Prod : Jordan Beats (1) / Cosmo (2) / Anno Domini Beats (3) /
2Deep (4, 9) / Ours Samplus (5) / Sentury Status (6) / BK Beats (7) /
Face B (8)

Samples : Georges Brassens, Journal de 20H, Antenne 2, 17 octobre 1976 (2) / La Rumeur, Tout le monde en parle, France 2, 7 juin 2003 (5) / Gérard Collomb, On n'est pas couché, France 2, 24 septembre 2016 (7) / Gaspar Noé, Seul contre tous, 1998 (8)

Mixage : Cosmo

Photo : @renaud_istg / Graphisme : Pierrad

"Sous les lumières", réalisé en autoproduction, Collectif La Manita, 2017

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La Manita Auvergne-Rhône-Alpes, France

"Après des nuits d’ivresse à cracher Anfalsh aux oreilles des potes..."

La Manita, c'est un collectif à géométrie variable réunissant des rappeurs et rappeuses originaires de Rhône-Alpes

Mais non, panique pas, ici c’est juste La Manita !
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