1. |
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[Couplet 1 : Beufa]
Sciences molles, drogue dures,
La science dure de Frontex fait des morts sur la bordure
La drogue passe en jets, en cargos et en voitures,
Les pirogues s’écrasent sur le visa Balladur
Aux Comores, la marée est un croque-mort, sans remords,
Qui draine de nombreux corps morts
Les contreforts sont protégés par des porcs en hors-bord
Qui ont pris la France pour un coffre-fort
A contrecœur, clandestin embarque du sud au nord,
Débarque dans un pays hostile et hard-core
Sirène sonore, écusson qu’on arbore,
La peur du porc du crépuscule à l’aurore
C’est l’horreur, conquistador de l’intérieur,
Tchadors, tirailleurs, bradés au vide-ordure
La devise : bazarder le resquilleur
Pour expulser, y a pas de vice de procédure
[Couplet 2 : Mirsa]
Sciences molles drogues dures,
La vie de métropole sous un ciel de hachures
Filles des îles, aux battements de cils, prostitution de ville
Et vadrouille en île… de France
Entreprise de mac sans couilles,
Qui entreprend et ristourne le plaisir CRS…
Pour pas qu’ ça lourde
Mais plus loin ça reste entre porcs, salut !
J’ bouge des terres aux quais mais rien ne bouge (bis)
Sciences molles drogues dures,
La vie de métropole sous un ciel de hachures
La femme africaine voudrait les allocs à l’aise,
Blaise son tismé depuis qu’il a vu «Métisse»
Il s’ prend pour Kassovitz
Génération Hardcore comme un sale sort,
La jeunesse rêve de balles et d’or
Ça veut du signe de reconnaissance :
Normal en soit, c’est la tendance qui domine
Encore une fois
[Refrain]
Sciences molles, drogues dures
Un rôle sur mesure, à fond dans la démesure
Y'a pas de vice de procédure
Nos paroles ouvrent leurs serrures
[Couplet 3 : Kémar]
sciences molles et drogues dures, années folles et luxure
Alcool, verdure, console et lecture
On se bricole une culture, des banderoles « no future »
Nos idoles sur les murs, le sol jonché d'ordures
Des casseroles sans pâture aux vols sans envergure
Contrôle, injure, flashball, bavure
On affole la censure, protocoles et procédures
Immole nos factures puis s'envole dans la nature
Loin des métropoles et de leurs camisoles de torture
Leurs bagnoles, nos rayures, leur pactole, nos coupures
On picole la gnôle pure et décolle vers l'azur
Un rôle sur mesure à fond dans la démesure
Gloriole immature, on se désole au pied du mur
Et à force de s'exclure, on frôle la rupture
Mais à l'école on assure dans l'écriture au vitriol
Ratures et clés de sol, nos paroles ouvrent leurs serrures
[Couplet 4 : L'Ancien]
Sors le vitriol, le méthanol
L’essence de ta bagnole, et puis tes paraboles
Très sincèrement et honnêtement dans tous leurs vêtements
Chemises et camisoles
Qui alimente bêtement ses bêtises comme des bestioles
Craque pour du crack
Marche pour du cash, comme s'il en était une
Nous on avance sans marque,
sans mériter de paire de claques aucune
À peine 20 ans, et je te mate avec autant de recul
C’est moi l’ancien et j'te…..
Oui je te baise, comme le frangin siffle la Marseillaise
Et reste pure parce que puriste,
Populaire mais pas populiste
Contraint, car dans votre contraire
Vu que vos prières sont faites en vain, nous on est plein de bière
Sur vos bancs et même les nôtres, à cirer le truc
Tous des numéros 9 en libre chute
Alors on vit sans aucun but
[Refrain]
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2. |
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[Couplet 1 : Linco]
Le premier coup de bic
Noircit le tableau d'une feuille blanchie aux produits
Toxiques en panique j'inhale la page
Que mes aïeux partagent
Ratures en étage, traces du carnage
Du passage d'une inspiration en putréfaction
Quand la rythmique est en berne
C’est un héritage qui s'effrite
Mon cerveau abrite
Les idées des plus grands penseurs
Poètes et chanteurs passées au mixeur
Ça donne un joyeux delbor
Crétins et génies côtoient ma matière grise
Et s'enlisent dans un marécage
Humus du partage, adages en jachère
J’ai digéré mes lectures
que j'ai recrachées dans une diarrhée
Mixée à mes Zidane en poster
Pot-pourri
De Madjer à Serge Halimi
Cadavre exquis
De Thatcher à Bernard-Henry Lévy
[Refrain]
On remet les compteurs
A la base ça conteste
Le baromètre, foutre la merde
Ça brasse et mixe dans nos têtes
On gratte nos textes
Au rythme de nos ulcères
Une goutte d'ardeur
Et l'inspi passe au mixeur
[Couplet 2 : Mirsa]
Ouais s'te plaît mon Col prête-moi BHL un instant
Avec lui l’inspi c’est déployer ses ailes au vent
Un paysage vu du ciel, oui ça trompe l’œil,
L’ambiance parait sereine mais y a trop d’couilles
Il y en a qui reste tes ennemis
La page blanche se noircit
On n’ va quand même pas leur dire merci
Des hypocrites pour en-cas puis c’est la peur au menu,
J’enquille les lignes et voilà gens de haine en veux-tu ?
Écrire son bonheur le sentir comme une danse,
Le mettre au mixeur arracher l'goût n’a plus de sens
Ma trace à l’encre coule depuis le sud,
J'crache ma langue sur l'déshonneur
Au nord c’est mon attitude
Mes références : tous des génies crétins
De Bukowski aux blagues d’enfance, d’abord les copains
C’est le pot magique au fond de nous, unique,
Histoire de p’tits mais à grand pas utile
Mon univers énigmatique
[Refrain]
[Couplet 3 : Linco et Mirsa]
La loi du point final est une illusion verbale
Un regain de tension à la fin de la création
Alors je tire un trait vers une autre destination
D'un bout à l'autre de mon monde
J'écris là où se referme l'entonnoir
Mon inspiration abonde et féconde
Ce que t'entends sur ces ondes
Un nouvel écho aux éternelles répercussions
Au diapason du micro et ses percussions
Je reste peace et marche devant
Promis si je prends le cromi
Je ne deviendrai pas la bitch des ventes
Je préfère l'allure et le style détente
Puisque l'inspiration des vrais détonne
Pour qui sonne le glas, consomme d'la merde,
Voilà les loups qui mordent qui s'en foutent de perdre
Lorsque toute la meute en transe entre en scène
Ça transpire et renseigne, notre empire, l'expérience va de pair
[Refrain]
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3. |
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[Beufa, Kémar]
De l’école à l’hosto, de l’usine au chtar,
Heure de colle pour les lève-tôt, mitard pour les couche-tard
Bien sûr j’exagère, l’exégèse de cette acception
Valant plus pour les prolos que pour les richards
Plus de grille, plus de chaîne, plus de serrure pesante,
Auto-inhibition quand la surveillance est permanente
Tout le monde est fiché, même si ça te fait chier,
Ta vie est contenue dans des tiroirs pleins de gros fichiers
L’art de l’esquive, on doit l’enseigner aux moutards,
Être le plus malin lorsqu’il s’agit de foutre le foutoir
Apprendre à protéger le routeur de son ordinateur,
Et partout, savoir détecter les mouchards
Les dispositifs disciplinaires n’étaient qu’un préliminaire
À la sophistication d’un contrôle capillaire
Pour vivre heureux, peut-être faut-il que l’on s’enterre,
Afin d’échapper aux lumières des lueurs sécuritaires
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4. |
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[Refrain]
Un soleil artificiel illumine ces rues truffées d'objectifs
Et logiciels aux écrans correctifs
fondu enchaîné sur le halo tamisé du fond d'un poste
Où sont analysés des négatifs
Projecteurs braqués, franc-tireurs traqués
Arrachés à l'anonymat dans des fichiers classés
Dernier panorama dans le contre-jour
où se dessinent les contours d'une ombre sur papier glacé
[Couplet 1 : L'Ancien]
Sous les lumières des lueurs sécuritaires
Là où sévissent tout un tas de fonctionnaires inquisiteurs
Des cris ordinaires s’élèvent prennent une telle ampleur
Les fruits de vos administrations glorieuses et sanguinaires
Chiffrez vos tours, et puis comptez nos morts
Notre charnier transpire toujours via la chaleur de nos corps
L’essor de la pire formation de porc
Au service de l’empire, et de son assise sociale et politique
La main mise complète, experte en logistique
Et ces sources d’informations malhonnêtes
Jusqu’à la boutique du tonton qui a appris à se soumettre
Qu’est-ce' tu veux mec,
Les flics eux même connaissent le business
Et ont un œil sur tes affaires
Ou sur les quais, sous les lumières les réverbères
Font les guets et nous trahissent,
Les indics adoptent le vice de la patrie mère
Naïfs comme des novices
[Couplet 2 : Beufa]
Sous les lumières des projecteurs, le tireur du coup-franc
a gagné l’équivalent d’1,4 SMIC depuis l’engagement
Il scrute le ballon de cuir, provenant du Bangladesh,
Où s’est installée récemment cette usine allemande
En tribune la clameur monte, derrière leur écran
Les téléspectateurs profitent du bandeau défilant
Les informant qu’ils peuvent gagner une Nissan Micra,
S’ils savent qui a marqué juste avant la mi-temps
Ca bicrave la misère, foot, garo et loto,
Parle bien ou mal de l’islam
Mais sans jamais convier les kholotos
Ça canne encore au taf, d’où cette envie maladive,
De confectionner de gros cocktails Molotov
Flatulence d’État, urgence fécale,
La cathédrale pénale sonne des vêpres létales
Saoulé, par l’arsenal déployé, et nous comme des retailles,
Qui hochons la tête en position fœtale
[Refrain]
[Couplet 3 : Mirsa]
Sous les lumières le peuple avance qu'importe le noir
Ma vocation la clairvoyance cibler les vrais barbares
On se barricade sous les chandelles et à la nuit tombée
On reste debout lorsque tout le monde chancelle
Le facteur chance n'a pas sa place,
Plus de courbettes pour que ça leur plaise,
Fuck le modèle Canal+
Ça colorie le paf mais rend les mecs pire que des pouffes,
Putain, pendant ce temps j'en deviens ouf
Sous les projos les machines hurlent,
c'est la parole du système
Qui nous harcèle jusque dans nos turnes
Qui nous harcèle jusqu'au billet dans la grosse urne,
Moi ce jour là sache que j'me gratte bien les burnes
Il y a des morpions qu'on chasse au mortier
Même mort pilon je reste le scorpion qui arrive pour piquer
Aucune loi sécuritaire n’empêchera le poison de s’imprégner,
Sous les lumières j'aperçois la foule déter
[Couplet 4 : MC Jean Dilon]
Sous les lumières, toujours la même galère faite de débrouille et d'embrouille
On oublie dans l'alcool délétère que pour certains
On sera toujours la menace qui hante les halls des cités
Ou des universités et que l'on castre parfois à coup de flash-ball
Comment faire pour mettre le feu aux poudres
Quand un bracelet électronique te donne du grain à moudre
Sur la justice des gens foutres et de la maréchaussée
Qui a décidé de pas s'déchausser pour te faire un putain d'massage thaïlandais
A toi qui crie famine dans la rue, beaucoup ont peur que tu les contamines
Et dédaignent ta main tendue, car dans leurs poches ils ont autant de billets que d'idées préconçues
Patiemment tissées à l'ombre des chaînes de télé
Elles les enveloppent tel un cocon de connerie
Pour soigner la paranoïa des nantis et sauver la société de consommation
On préfère un bataillon de gendarmerie tirant sans sommation
Ainsi qu'une baisse significative de tes allocations
[Refrain]
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5. |
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[Solo Beufa]
[Couplet 1]
Sur la chaussé trempée, on dirait qu’il dort,
un clébard renifle ses groles et hurle à la mort, sombre décor
Où seule la lumière des réverbères absorbe telle un buvard, l’instantané d’une âme qui s’évapore
Au bar les buveurs bavent, parlent de cette bavure
Transformée en bévue par une presse peu bavarde
Quitte à payer l’ardoise, on va braver les brèves de comptoir
Avec mon pote autour d’une bière bavaroise
Jouter verbalement face au bréviaire de la haine,
Lutter calmement contre une connerie abrasive
Le ton monte sur le zinc, chacun envoie ses missives
Mais personne ne s’écoute, c’est même pas la peine
Handek, ça rend nerveux quand un merdeux
S’fait repasser par les decks,
D’entendre dire qu’y a pas d’fumée sans feu
Par ces fils de…, affaissés sur le sofa, assoiffés d’émissions
Qui font se soupçonner les prolétaires entre eux
[Interlude 1]
Les canaux hertziens crament les rétines,
Incriminent les hérétiques dans la rue comme à l’usine,
Nous intiment de rester zen quand on troue la mélanine
Comme la couche d’ozone,
Et si tu l’ouvres le ministère t’attaque pour un simple fanzine (x2)
[Couplet 2]
Économie d’échelle qui permet pour une somme modique
À chacun et chacune d’obtenir un tube cathodique
Diffusant sans relâche, cette injonction psalmodique
De s’armer de patience dans les urnes, et non d’un Brolic
Rire sardonique,
Quand l’absurde accouche d’une justice anomique,
Où les unités pare-balles t’interpellent pour un r’gard oblique
Tandis que pour un mea culpa… tardif,
Les gros fraudeurs s’en sortent toujours face au fisc
Et bizarrement, moi j’me sens plus en sécurité
Dans un squat glauque plein d’Rroms
Que dans un quartier huppé quand le flic rôde
En cavale tu peux compter sur tes guiboles mais si tu t’fais chopper, compte pas esquiver la torgnole en lâchant dix balles
Plane ap, t’es pas au bled, et pour s’prendre une balle
Pas b’soin d’s’appeler Khaled Kelkal,
On t’laissera gisant tel quel
J’te donne pêle-mêle en roulant ma Pall Mall,
Le putain d’scénario d’une arrestation qui s’passe mal
[Interlude 2]
Sortez les brancards, et allons-y d’bon coeur,
La ville nous donne rencard, on sera pas en retard,
Passant par les artères, pour frapper droit dans l’coeur,
Fumer un motard, un gars d’la bac ou un voltigeur (x2)
[Couplet 3]
Une émission télévisée sur des brigands cagoulés,
A mis à jour tes pulsions sécuritaires inavouées
La classe politique à l’unisson en a ajouté une couche,
Faisant écho à une logique que tu approuvais
Une campagne de recrutement, a su t’amadouer,
Voilà que par l’insigne de la police tu te fais adouber
L’autorité de l’écusson tu commences à savourer,
Ainsi accoutré ton ego gagne en valeur ajoutée
Devant les collègues tu sais que tu as des choses à prouver,
Alors pour cette barrette de shit, tu les as pas loupés
Ca a mal tourné lorsque la foule s’est attroupée, mal formé,
Dans le stress de l’adrénaline, tu as shooté
A la barre, tu veux faire croire que ta main a fourché,
Et la juge complice décrète que l’audience est ajournée
Tu peux te repentir de tes méfaits dans ta chambre à coucher,
Mais la rue, de milliers d’enragés, vient d’accoucher
[Interlude 3]
Quand d’un foyer réduit, la révolte se multiplie,
Et que scintillent les gyrophares bleus dans la nuit
Quand il suffit d’un insurgé, pour que bientôt apparaissent
Des milliers de ses clones, brisant la torpeur et l’ennui
Sortez les brancards, quand on s’attaque au génome de la ville
Et qu’elle en sort avec des hématomes
Réaction épidermique, quand dans l’euphorie on met la zone
Et qu’on applique, la théorie du mélanome
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6. |
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[Refrain]
Générations sans gêne, constamment sur les nerfs
Pas de pitié, que de la haine, pour un rien ça dégénère
Des génies en herbe de la débrouille
Et du maniement du verbe, ni vu ni connu je t'embrouille
[Couplet 1 : Kémar]
La vérité sort de la bouche des enfants à ce qu’il parait
Mais c’est celle de leurs parents qui transparaît le plus souvent
Et le fils de chômeur comme le fils de savant
Ne sont ni meilleurs ni pires qu’avant
Mais abandonnés par les aînés
Dans la caverne et ses ombres
Et entraînés par la loi du nombre
C’est le choc à chaque nouvelle génération
Reflet d’une époque en perpétuelle mutation
On parle d’autorité parentale démissionnaire
Mais moins de certains fonctionnaires loin d’être exemplaires
Qui se prennent pour des missionnaires
Venus arracher les indigènes à la misère
En leur apportant les Lumières
Mais les petits sauvages ne veulent pas se laisser dresser
Trop pressés de grandir et déjà vieux avant l’âge
Prêts à jouer leur vie pour une merde à la récré
À braver tous les interdits, seule leur mère est sacrée
[Refrain]
[Couplet 2 : MC Jean Dilon]
La vérité c'est qu'on aimerait pouvoir mettre en commun
Les savoirs hérités de nos propres histoires
Mais on ne fait que débiter les mêmes débilités
Morales à deux balles et autres banalités
Code de bonne conduite, réussite au mérite
Liberté, égalité, on connaît la suite
Autant de mensonges éhontés car pendant ce temps
On tait le malaise qui ronge la société
Et on s'étonne que les jeunes aient la rage
Mais personne ne les écoute et s'ils s'écartent de la route
Fichage et mise à l'épreuve,
les bonnes vieilles techniques de dressage
Font toujours leurs preuves
Message aux assistés et autres cassos
Restez sages et estimez-vous heureux de l'os
Qu'on vous laisse à ronger en échange
D'un vie bien rangée passée à éponger la fange
[Refrain]
[Couplet 3 : Kémar]
La vérité c'est que quand on a fait nos classes
On n'avait pas forcément plus mérité nos places
Avec mes complices, sur le campus du lycée
On découvrait les délices d'une vie moins policée
Nos premiers amours, nos premiers coïts,
Nos premiers pétards et nos premières cuites
ont remplacé la réussite espérée par nos parents
Par une fuite en avant 365 jours par an
Finie l'insouciance, l'enfant est devenu lion
Et cherche un sens à donner à sa rébellion
Contre l'ordre apparent et la logique du moins pire
Dois-je collaborer ou combattre l'empire ?
Plutôt doué à l'école quoique impertinent
Comme un pénitent j'y ai fait carrière, et maintenant
Je distribue les heures de colle, la boucle est bouclée
Mais je vois que du taf bâclé quand je regarde en arrière
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7. |
Lyon (Beufa, Mirsa)
04:20
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[Couplet 1 : Beufa]
J’sors la tête dehors,
Dans un parc de la tête et des couilles d’or,
Ça sent l’fric fort à babord comme à tribord
Jogging pour toutes sortes de corps,
Les athlètes maigres et forts font des efforts
Pour ressembler aux pubs de Dior
Allégorie d’une ville qui s’oriente
sur des pentes glissantes et célèbre les esthètes
Lyon, entre être et paraître prend la grosse Tête d’or,
et son corps expulse les pauvres du décor
La guerre est déclarée aux buveurs de bière
sur les berges de la Guillotière et aux clodos à l’arrêt d’métro
Pas crédible ici les lardus se prennent pour des héros,
mais ont l’air de blaireaux dans leur croisade contre l’apéro
Des quartiers dénaturés, la Croix-Rousse hier, Saint-Georges avant-hier, des pans entiers de notre culture que l’on enterre
Les foyers d’contestation se font dynamiter frérot,
4.3.2.1.0, y a presque plus de Grrnd Zero
Et c’est pas net quand les flammes crachent sous les toits de la Friche, qui se cache derrière l’allumette ? A ton avis l’artiste..
J’ai encore quelques doutes, mais surtout quelques pistes, promoteurs ou bien les mêmes que ceux qui en manif nous fichent…
…pas la paix, pas de justice pas d’paix !
Toujours les mêmes à Bellecour qui se font palper
Alors forcément parfois ça explose dans les quartiers,
intéressant quand l’épicentre se situe rue d’la Ré
Il paraît que la Presqu’île reste la chasse gardée d’une poignée d’vieux réfugiés derrière les remparts d’Ainay
Qui parfois affrontent la ville pour aller jusqu’à Part-Dieu,
malgré les risques, les rebeus, et les sacs chapardés
Pour leur frayer un chemin le carcan, c’est d’écarter,
avec Kärcher et caméras la crasse du quartier
Chasse aux clodos trop pilos, expulsion du Komifo,
place Bahadourian un comico
[Couplet 2 : Mirsa]
Je pose le contexte d'une action qui nous unit
pour envahir la ville sans complexes définis
Mais quelques mecs vils aux relents de colons
atteints de crise névralgique souvent se disent : j'abdique
Ne pousse pas d' soupirs,
va faire un tour dans les SCOP et asso, tu finiras par t'endormir
Vieux copains d' promo, boucles d'oreilles et petit bouc pour une chevelure mout-mout, nardinamok, de qui tu t'moques ?
Mon quartier est en recomposition
Les types comme toi aiment les affaires en putréfaction
Chez vous j'ai vu toute la jeunesse branchée sans savoir
Qu'elle avait prit le courant de ceux qu'elle aime condamner
Petite fresque murale en signe de reconnaissance mais les habitants vivants dis-moi parfois est-ce que t'y penses ?
Ça s' bouscule entre Croix Rousse et autres endroits
Pour à la page facebook « liker » ta mousse et bio repas
Mon refré rentre et ressort en te traitant de trou d' balle,
Il s'en bat les couilles de ta bière artisanale
Écoutes l'histoire de son habitat en plein cœur et bien placé, comment on les a mis au pas à l'issue d'ton arrivée
Tu as fait de ton bon goût une référence,
Tu arpentes le tier-quar en rêvant qu'on te fasse la révérence
Le prix du loyer est en ascension, un comico, quelques bobos
Et v'la votre putain de gentrification
Avant toi, il se consolait en jouant aux dominos
Avec deux trois potos, ils partageaient leurs histoires de dominés
Un p'tit cawa, radio Bejaïa, et il kiffait son univers rempli d'accents
Quand tu mets du son étranger c'est lassant,
Tu t'la joues mec pas fermé, mais fermes ta gueule
Personne t'a rien demandé,
En zone indépendante, La Manita : collectif plein d'idées souterraines.
[Fin]
Et sous les ponts retentissent les sanglots longs des violons
La ville s’endort, et moi je cogite sur un mandat trop long
Brigades de propreté inutiles face aux autocollants
Que laissent les fachos sur les murs
A Gerland, Perrache et Vieux Lyon
Centre-ville réservé aux flics et aux bourges indolents
Interdit aux talons-aiguilles, camionnettes jupes et collants
Aseptisation en cours, et visage insolent
En l’an de grâce 2.0.1.7, du règne de Gérard Collomb
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8. |
Oxmo (Linco)
04:13
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[Solo Linco]
[Couplet 1]
L'effort fait par le fort prêt à commettre son forfait
Fier de son salaire à base forfaitaire
La guerre des nerfs s’enclenche dans le désert précaire
pour que perde le faible que le fort fait taire
Toujours la même merde, pareil
De l'oseille sur un coin de table, un orteil
Le temps ne se met pas en sommeil
jamais épargné par les heures
Qui elles ont des odeurs
Et beaucoup ont des ardeurs
Sans aucun moyen
Le taf comme le crime ne paye rien
Il faut montrer les crocs
Plutôt qu'un polo et un croco
Car c'est pas ça qui fait le nombo
[Couplet 2]
Chacun son camp, chacun son cran (x2)
Le choix est renoncement
Comme le désir et ses renfoncements
La liberté : une illusion, à toi de retenir la leçon
Pour s'approcher de tes envies garçon
Le temps passe et on trépasse
Nos rêves c'est ce qu'il nous reste à faire frère
Mille fois mourir
Vivre, crever, lutter, contre ses démons
Nul ne guérit de l'enfance
Les cauchemars des parents
Deviennent rêves brisés des enfants
Générations accumulant les tourments
Couches et sédiments
Pas tous fait du même ciment
Décidément tous déments
même si tous démentent
La vérité éclate, à trente ou quarante
Tous des grands enfants 365 jours par an
Chacun un penchant à ses pentes raides
Pour lesquelles on plaide
Chacun son clocher ou son idée à prêcher,
Des gens à crocheter,
Son image à défendre sans jamais se détendre
Au premier accroc c’est l’esclandre
Autant dire qu’on est vraiment pas prêt de s’entendre
[Couplet 3]
Chacun son camp, chacun son cran (x2)
Le consensus est mort essaye de mettre trois mecs d'accord
Ça plantera le décor d'une vie faite d'or
Et d’egos aveuglés par un présent omniscient
Trop obnubilant pour être conscient
Que la vie est parfois plus courte qu’un crédit
Que pourtant tous créditent
Pour accéder au mythe
De la puissance de l’argent sur le temps
[Couplet 4]
Le temps commence à manquer
Comme un dessin bien planqué
Au fond de nos âmes encrassées
Comme un musée effacé où rien ne peut être palpé
A chacun son mausolée
A chacun ses muselières
A chacun ses hier
A chacun ses minutes
et à chacun ses chutes
[Couplet 5]
Chacun son camp, chacun son cran (x2)
Le temps commence à manquer (x2)
Chacun son reflet
Chacun ses réflexes
Chacun ses rejets
Chacun ses dégouts
Qui couvrent d’égouts
Tous les doutes
De nos propres routes
Et c’est la déroute
Aujourd'hui chaque fois qu'on dit notre
On dit moi et les autres
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9. |
Notre rap (La Manita)
05:28
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[Couplet 1 : Linco]
On représente personne
C'est que du rap, pas une bonne parole
C'est nos mots qu'on tape, les forts qu'on frappe
Pas les autres qu'on immole, qu'on met en camisole
De rien du tout porte parole
A part de nos maux de cœur, nos pensées et notre mal de mic
Un trottoir d'écart dans le brouillard
Moins tricard mais plus de rendement
Pas dans les bacs mais associés dans le tourment
Pas en vie pour faire un tour non
Mais pour marquer un tournant
Dans nos routines un peu flippantes
J'en ai des vertiges à enchainer les tiges
Alors on rentre dedans pour pas avoir de remords
Laisse tes gants au vestiaire, on déshabille la vérité en vers
Et pourquoi pas plus haut que le bord
Pour se débattre dans un monde sans fond
Car au fond rien à battre
Tant qu'on fout nos tripes sur le dance floor
Pour plus de delbor hard core de la salle jusqu'au dehors
[Couplet 2 : Beufa]
Notre pera représente sonne-per,
Solitaire comme la jeune fille au pair,
Métisse et fliqué comme la Guillotière
Stressé, angoissé, comme le malade qu’on opère,
Nique les ambiances austères,
Toujours bavard quand faut s’taire
Notre pera, skin en costard, Palestine au posca,
Pisse sur les murs et sur tes fausses stars en poster
Notre pera n’a besoin que d’une charley
Et d’une grosse caisse
Pour insulter la noblesse et faire bouger tes grosses fesses
Notre pera pue la gnôle, rescapé branquignole,
Et fait trop souvent rimer alcool et bagnole
Notre pera, un freestyle sur une guitare manouche,
Notre pera, 3 gouères 2 rabzouzs et 1 karlouche
Notre pera, comme le tien, est fait d’états d’âme,
Gravés sur un baladeur perav ou même une webcam chourav
De bannav et d’œdèmes sur le macadam,
Notre pera, un mélange chelou comme la famille Adams
[Refrain]
Notre rap ne représente personne
Léger comme nos larfeuilles, strident comme un larsen
Notre rap ne représente personne
Immature et obscène sans en faire des tonnes
Notre rap ne représente personne
Léger comme nos larfeuilles, strident comme un larsen
Notre rap ne représente personne
Sur et hors scène, on saigne le microphone
[Couplet 3 : Mirsa]
Notre rap, écoute-le car ça ne coûte rien,
Ma team est sereine rien à faire de leurs centimes
Un jour on s'paiera les rois et les reines,
Notre peura c'est émanciper le verbe avec six sujets
Même dans la rue j'suis dans l'arène
Et dans ma rue soldat de la verve comme de la veine
Cinco dedos de la Manita par chingar la Santa Maria,
On a le diable au corps : OK d'accord !
Notre peur à nous c'est de perdre cette fière allure,
Un black trois blancs deux beurs j'en ai la fièvre qui dure
Regarde ce monde qui s'additionne,
et ouais la famille est heureuse lorsque la caisse claire cogne
Quand l'ambiance parle d'elle même
La voix se mue dans l'autre pour du velours remplaçant l'éden
Dans notre jardin ça freestyle et ça tise,
La Manita restera simple, ainsi soit-il !
[Couplet 4 : MC Jean Dilon]
On n'écrit pas pour que la maille résonne, ni pour que la biatche frissonne
Ni pour que carillonnent les cloches de la reconnaissance
Juste pour purger notre esprit de la frustration et de l'indignation
Qui viennent comme une redondance
Quand la vie menace de nous mettre par terre
C'est dans ces cas que bien souvent les lyrics fusent amères
Comme une gorgée de Suze sans eau
Une fois passées les lèvres, elle fait serrer les dents
Car on fera peut-être pas de vieux os
Tu l'as compris l'ami, l'écriture c'est notre thérapie
Y a pas de révélation, ni d'tour de magie
Ce qu'on éprouve c'est ce qu'on vit
Que tu approuves ou tu réprouves on s'en moque
Comme un Rocky Balboa insensible aux chocs
Bien des MC parlent des mêmes choses que nous
Avec plus de profondeur et de style
Modestes on partage notre joie d'rapper ensemble sans en perdre un zeste
Même quand notre texte est hostile
[Refrain]
[Couplet 5 : Kémar]
Notre rap c’est l’addition de nos espoirs et nos peurs
Peu de certitudes quand on laisse parler nos cœurs
Y'a pas de fiction, on apprend de nos maîtres
en attendant notre heure
On prend de l’altitude pour mettre la plume à l’honneur
Notre rap, une partie de nous qui nous appartient plus
Un pari fou mais pas en vain vu que rien ne répare nos erreurs
Rien ne sert de se maudire, on se prépare au pire
En espérant le meilleur mais pas sans mot dire
Notre rap est objecteur de conscience, en petit comité
Ou sous les projecteurs, l’amitié donne cette confiance
Qui fait cogiter au-delà de nos horizons limités
Pas sans complaisance mais en tout humilité
Notre rap c’est tout ce qu’on pourra jamais nous enlever
Nos rêves et nos plaies à panser, on voulait tout changer
Mais fallait nous élever de la mêlée des prêts-à-penser
Malgré la défaite annoncée la machine est lancée
[Couplet 6 : L'Ancien]
T’as vu nos carrières, faites d’errance
D’écorçage de ronce, de dents qui grincent
A chaque passage de repas rances
Et notre rap tourne en rond
On condamne ta race dans un caisson
Au grand dam de madame pour raison
Notre rap est une demande de rançon
Mais qui marche que dalle
Pas crédible et emmerdant pour Charles
Géographiquement insoutenable
Paraît que les MC de province n’excitent pas la capitale
Et notre son est un alibi pour nos vacances ardéchoises
Pas pour la banave d’une pétasse blonde
Carrément bourgeoise
On fait de la zik dans un style qui déplait à pleins de types
Une rencontre d’ethnique inédite depuis 9-8
Et mate à 6 comme on nique ton équipe de France
Sans slogan raciste
[Refrain]
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La Manita Auvergne-Rhône-Alpes, France
"Après des nuits d’ivresse à cracher Anfalsh aux oreilles des potes..."
La Manita, c'est
un collectif à géométrie variable réunissant des rappeurs et rappeuses originaires de Rhône-Alpes
Mais non, panique pas, ici c’est juste La Manita !
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