1. |
Bonsoir
02:29
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Couplet 1 (Kémar)
Messieurs-dames bonsoir !
On a vu d’la lumière
On est passé par derrière
Mais on veut pas faire d’histoire
On vient de la part d’untel
Qui connaît lui, qui connaît elle
Qu’a dit qu’y avait moyen
d’s’inviter à ce p’tit cocktail
Et par quelques renforts accidentels
Nous voilà toute une armée en arrivant au bordel
Mais faut pas vous alarmer
on est des gens bien élevés
On vient rien saccager
seulement partager
Donc merci pour l’accueil
on peut picoler à l’œil
Et picorer quelques olives
en devisant avec les convives
On échange lieux communs
et traits d’esprit
Un savant mélange
de séduction et de mépris
Puis au signal
on prend la sono d’assaut
Avec ou sans micro
Sur du zouk ou d’la disco
Original La Manita
asso d’MCs au cœur tendre
Paye tes margaritas
Notre rap n’est pas à vendre
Refrain
On rappe pas pour casser la croute
Ni parler d’amour
A ceux qui veulent nous barrer la route
On passe le bonjour
Cachés dans la soute
On n’est pas en écoute dans ton Carrefour
Dis-moi c’qu’on irait foutre
Chez Mouloud Achour
Té-ma nos parcours
Arrivés dans la zik sur le tard
J’connais mes classiques par cœur
Mais on s’est fait sur le tas
Trop longtemps qu’on se tâte
Qu’on squatte au fond d’la classe
Prends ce constat dans ta face
La Manita est dans la place
Couplet 2 (MC Jean Dilon)
Messieurs-dames bonsoir
Bienvenue dans l’tout à l’égoût
Picon, pétard, Dilon et Kémar
Vont vous rendre fous
L’émoi a déjà gagné
Tous les invités
Pourtant la ré-soi
N’fait que commencer
Alors abjurons l’absurde
Faisons fi des mondanités
J’adopte un ton rude
Et décomplexé
Encore un soir
Pour le dernier râle
Sur le sein d’une femme
Ou sur le bas-côté du bar
Refrain
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2. |
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Couplet 1 (MC Jean Dilon)
2018, j’reste à m’dandiner
Entre les deux rives de la Méditerranée
Porteur d’un héritage parfois difficile à assumer
Au quotidien je dois combattre les préjugés
Que les souchiens sont toujours prêts à m’plaquer
Qu’ils vivent sous les palmiers ou dans les PMU d’Beauvais
La différence, on m’la fait sentir depuis ma plus tendre enfance
Dès que ma langue maternelle trébuchait sur celle d’mon paternel
Cette langue qu’j’avais l’impression de trahir
Quand on me disait qu’j’étais pas un vrai Marocain
Parce que les mots me manquaient parfois
Pour construire une phrase jusqu’à la fin
L’été, c’était la même quand j’allais en France
Qu’on s’étonnait du halouf dans mon casse-dalle
Qu’j’avais pas l’accent rude et dense d’ceux qu’on la dalle
Limite soulagés qu’j’sois un rebeu qui la France bien l’parle
Pour l’un j’étais un barrani
Pour l’autre pas vraiment d’ici
Et pendant longtemps j’ai voulu faire disparaître c’que je pouvais être
En effaçant l’autre facette de ma personnalité
Couplet 2 (Kémar)
Un pied dans une bouse de vache
L’autre dans une flaque de pisse
Partagé entre mes attaches
Et mon quotidien
Partout j’fais tâche
Pour tous j’suis métisse
Apache sans tribu
Rebut du génocide indien
Et s’il me revient quelques flashs
Je ne suis plus sûr de rien
Qui j’suis , d’où j’viens
Et où je vais dans la vie ?
Toujours ces questions qui fâchent
Ressassées en vain
Mais est-ce que j’me souviens
D’chaque fois où j’ai changé d’avis ?
Au bord du ravin
A deux doigts du crash
C’est là qu’on voit qui est le brave
Et qui est le lâche
Mais j’crois pas au jugement divin
Ni aux vertus du divan
Et y’a qu’un bon vin
Qui peut m’aider à prendre les devants
Dans la marche des bovins
Il faut mâcher ses mots
Moi je m’arrache la cravache au vent
Comme Géronimo
J’vais déterrer la hache
Et scalper du Ricain
Comme dans nos parties d’cache-cache
Quand on était gamin
Refrain x2
J’ai quitté mon terroir pour tenter d’me trouver
Le temps d’une pause, on a tous quelque chose à s’prouver
Le reflet dans le miroir est fragmenté
On est tous aux prises avec nos crises d’identités
Couplet 3 (Linco)
J’viens pas du Bronx
Mais d’un coin où la bouteille n’est jamais loin
Et les potes sont tous prêts
Devant la Yeu-play
A finir ivres morts sur des matelas
En sortant de te-boi
Ou d’apéro où l’on n’mange pas
Des comas dans les chiottes des potes
Ca s’la donne dans le dos d’la daronne
Qui était loin d’être dupe
Mais qu’adolescence se fasse
Alors qu’elle m’a sacrément laissé des traces
Aujourd’hui, j’sais plus quoi faire avec tout ça
Dans un monde où on me demande c’que j’suis
Et pas qui j’suis
T’imagines bien que j’m’enlise
Les lascars me trouvent trop capillaire
Les babos trop réfractaire
Les bobos croient qu’j’suis leur frère
J’suis rien de tout ça
Et franchement ça m’parle pas
J’suis paumé et j’m’en fous
Si t’y crois pas
Certains sont fils de pute, moi j’suis fils de prof
On a d’jà fait mieux dans l’histoire des haineux
Couplet 4 (Mirsa)
Identité au diapason
Ma diaspora comme onde de choc
De tous mes sons
Vagues de passé inconnu
De guerres civiles répandues
Et dans mes danses
Moi j’témoigne de ma crise d’exil aigüe
Les maux
Comme un voyage initiatique
Les sauts
Comme un virage plus fort que toutes leurs politiques
Car c’est ici qu’on a bondi
Effort solidaire au pilori
Qu’on soit d’Alger ou de Paris
Au pire l’ami tu peux t’refaire une santé
Dans leur atmosphère de basse-cour
Mais garde ta liberté en base arrière
Combien sont bé-tom pour une prison d’amour
Hé ! Joue pas les sourds
Si tu veux on tient l’pari
C’est moi l’plus fort en algèbre
Pourcentage et conclusions
Ca j’gère
Pour mon âge et mes contusions
J’ai trop vu de sales affaires
Qui serais-je ?
P’t’être bien un bonhomme aigri
Qui fantasme avec deux-trois flocons d’neige
Refrain
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3. |
Carte postale (Kémar)
03:51
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Couplet 1
Attention au départ
Le sifflet retentit
Dernier au revoir à ma mère
Larmes garanties
Comme si j’partais à la guerre
Un vrai drame rital
Le fiston va faire ses armes à la capitale
En attendant d’écrire un nouveau chapitre
A travers ma vitre, j’vois ma terre natale
Et ses paysages sans relief
Défiler au rythme du ballet des câbles SNCF
Vautré dans mon fauteuil
J’me prends à épier du coin d’l’œil
Une voyageuse sur la pointe des pieds
En train d’ranger ses bagages en lieu sûr
Dévoilant des formes avantageuses
Malgré son âge mûr
Les écouteurs vissés dans les oreilles
J’fais le tour de ma playlist
En cherchant l’sommeil
Mais bientôt, l’contrôleur
Me tire de mon vague-à-l’âme
Arrivée Gare d’Austerlitz
Bienvenue à Paname
Refrain x 2
Paye ta carte postale
La grisaille enveloppe la ville comme un linceul
Putain de capitale
Où plus on est de fous et plus on est seul
Couplet 2
Aussitôt foulé l’quai d’la gare
J’suis dépaysé par le défilé d’valises
Et d’visages hagards
Sous l’œil des militaires qui balisent l’itinéraire
Les moutons dociles regagnent leur domicile
Des corps par milliers dans cette fourmilière
Au décor familier comme si j’étais parti hier
Putain j’ai d’jà envie d’me taper une bière
Vite le métro que j’trouve un Arabe ouvert
Plus d’sous pour un ticket
J’ai craqué pour un panini
Donc saute le tourniquet
Ligne 5, direction Bobigny
Qui n’a jamais goûté à la convivialité
Qui suinte dans l’métro parisien
En heure de pointe ?
Enfermé dans ces wagons à bestiaux
J’pète les plombs
Comme Disiz la Peste, yo !
J’descends à Gare de l’Est
Pour fuir ce guêpier
M’allume une cigarette
Et finit l’chemin à pied
Refrain x 2
Couplet 3
J’respire enfin en remontant l’canal Saint-Martin
Où même dans l’froid des crève-la-faim font du camping
Longtemps qu’ils ont fait une croix sur les bons samaritains
Seul le client est roi
Question de standing
Gentrification à coup de bulldozer
De réfections en cache-misère
Entre flics en faction
Et tarifs en inflation
Trafics et infractions
Sont passés au karcher
Dans ce quartier casher
Où j’ai pris mes p’tites habitudes
Tout a un prix pour tromper la solitude
Vu qu’personne ne connaît ses voisins de palier
Y’a qu’le bruit et l’odeur de la cage d’escalier
Et quand le béton à l’horizon
Disparaît dans les ténèbres
Les sirènes deux-tons composent une oraison funèbre
Ici règne la raison du plus fort et l’arbitraire
Chacun dans son petit confort éphémère
On fait l’mort
Refrain x 2
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4. |
Pause (Kémar)
01:18
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Besoin d’une pause
J’veux partir de Paris
Et profiter des plaisirs de la vie
A haute dose
Envie d’autre chose
Qu’une vie d’ascèse en extase
J’veux saisir les occases
Malgré les portes closes
Mais besoin d’une cause
Pour laquelle me sortir les doigts
Pas dans leurs schémas
Partout j’veux m’sentir chez moi
A l’aise avec mes potes
En osmose avec mes choix
On rentre pas dans leurs cases
Leurs clauses et leurs lois
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5. |
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16 mars, j’viens d’fêter mes 28 piges
Tout seul dans mon appart, je fume ma tige
Après avoir fait l’tour de mon répertoire
En espérant qu'une connaissance perdue dans mon histoire
Compose les dix chiffres de mon numéro
Pour me remémorer ces jours où on faisait des blagues à la Toto
A l'époque du 9/11 Ground Zero
J’te parle de cette époque
Dans laquelle seule l'enfance
Reconnaît ses potes
Celle de Marrakech, la ville fraîche fréro
Malgré ses 40 degrés au-dessus d’zéro
C'était avant qu'elle s'appelle Arnakech
Et qu'elle devienne le paradis d’la jetset
Qui après trois set de tennis
Ou un dix-huit trous
Allait remplir le dix-neuvième
Celui d'une p’tite fille en dèche
Je te parle d'une ville impériale drapée de sa rouge majesté
Lorsque le soleil se couchait sur ses remparts comme à regret
J’te parle du chaud sirocco
Qui n'empêchait pas les khouyas d’se balader en tricot
Tout en riant des touristes rougeauds, alanguis au bistrot
Qui s’plaignaient d'avoir trop chaud
Déjà aux trois-quarts à poil devant le ventilo
J’te parle de ces soirées trop douces pour dormir tôt
Passée à fumer des bédos avec les potos
Jusqu'à ce que l’chichon
Nous fasse plus sentir
le contact de l'édredon
Ces soirées de jeunots qu’attendaient le futur
En buvant de l'eau d’vie bon marché
Trop impatients d'atteindre l'âge mur
Pour partir d'ici et voir c’que la vie
Réservait pour après
En attendant, l'après c'était les cours au lycée
Un lycée de riches khorotos qui jouaient au plus beau
Effaçant presque les quelques personnes qui sortaient du lot
Le lycée d'une élite dans lequel le fric
Déterminait la relation sociale
Sauf pour mes potos qui, il faut bien le dire
M'ont permis d'oublier le carcan sociétal
Dans lequel il fallait bien vivre
Pas de sexe ni de relation sentimentale
Sauf pour ceux qui allaient en boite s'faire des putes
Et qui trouvaient ça trop d’la balle
Y'a bien eu quelques chanceux qui ont eu le bonheur
De connaître une idylle à deux
Pour les autres c'était des regards lubriques
Sur le décolleté d’la grosse Kenza
Celle qui faisait lever toutes les pines
Même celle du prof d'art plastique
Qui trouvait qu'elle représentait bien sa discipline
Moi j'étais avec les puceaux
Qui passaient pour des blaireaux
A écouter du métal et de la trance
Tout en passant le plus clair de leur temps
A s’gratter la panse
Sur la Super Nintendo
J'étais avec ces mecs bizarres
La gueule pleine de ch'tards
Incompréhensibles pour la plupart
Parce qu'on avait notre langage à nous
De l'argo franco-rebeu pas mou du genou
Notre temps, on l’passait à jouer
Devant notre écran
Jusqu'à des 9 heures d'affilé
Histoire d'oublier la morosité factice
D'une vie d'adolescent policé
J’te parle de c'temps
Où j’prenais mon scooter
Pour aller faire des virées dans la médina
Jusqu'à point d'heure
Cherchant l’méca
Qui m’permettrait enfin de passer la barre
Des 80 kilomètres à l'heure
Spécial big up
A ma tante, aux cousines et aux cousins
Qui font que j'aime toujours cette ville
Malgré ses côtés malsains
Et que j’préfère parler du thé à la menthe avec le couscous
Plutôt qu'des madeleines de Proust
J'espère inch’allah
Leur rendre au centuple c'qu'ils n'avaient pas
Et qu'ils m'auraient quand même donné
Même si j’leur avais pas demandé
C'est MC Jean Dilon, qu'en dis pas plus long
Et tout seul dans mon appart je fume ma tige
Après avoir fait l’tour de mon répertoire
Y’a une connaissance perdue dans mon histoire
Qui a composé les dix chiffres de mon numéro
Pour me remémorer ces jours
Où on faisait des blagues à la toto
A l'époque du 9/11 Ground Zero
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6. |
Adopte un MC
03:41
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Couplet 1 (MC Jean Dilon)
Ouech, copines du love,
Bichettes et autres minettes
Qui voudraient trouver l'amour sur internet
J’pense que la plupart d'entre vous n’sont pas très sincères
Sur la valeur des sacrifices à faire
Quand il s'agit de faire la causette
Tu es toujours prête
Dès qu'il s'agit d'un tête-à-tête
Pour voir si l'affaire est faite
Ca te fait l'effet d'un coup d'escopette
A sec dans ta putain d’cagette
Alors quoi, déjà vexée ?
Tu t'étonnes de n’rencontrer
Que des Duchmol à la mi-molle
A longueur de journée
Sache qu'ils sont aussi nombreux
Chez les gens bien rangés
Hé ouais, y'a comme un bémol
Arrête de faire ta mijaurée
On sait qu’les gentils romantiques
Provoquent en toi un ennui extatique
Ton prince charmant est un truand
Qui cache ses sentiments
Tant bien qu’mal
Pour avoir ton aval
Refrain
C’est la lose
Dans toutes les combines j’ai marché
Mais trop rarement j’arrive à matcher
Plus d’flouze
Les yeux niqués par l’écran
Trop d’binouzes
Ma libido manque d’élan
J’ai l’blues
Adopte un MC
Mais t’fais pas d’idée, j’serai pas l’homme de ta vie
Sois pas jalouse
Ma main droite reste la plus fidèle
Et ouais mon couz’
Depuis l’époque du minitel
Couplet 2 (MC Jean Dilon)
Bienvenue chez les croulants qu’ont passé l'âge mur
Et les matchos congénitaux bercés beaucoup trop près du mur
Jouer avec les sentiments est un passe-temps
Qui perdure jusqu'à c’que votre quéquette soit dure
Le premier a dans la voix des trémolos
Le second prend en photo ses biscotos
Mais tout ça tombe à l'eau
Car leurs tendances polygames renforcent l'amalgame
Entre le parfait gentleman et le pire des mythomanes
Ton agressivité au clavier est à pleurer
Quand tu sens que le coït espéré
Finira par un touchage de verge en loucedé
Mes hommages à ta petite femme
A qui tu caches si bien ton gros vague-à-l'âme
J’ai encore gaspillé de l'argent dans le vent
Mais j’m’en bats les flancs
Vu qu’j’ai déjà un gallon de rhum blanc
Dans le sang
J’ai pas l’art et la manière de plaire au tout-venant
M’arrête à l’entrée en matière et reste en plan
Refrain
Couplet 3 (Kémar)
Encore dans les vapes un dimanche matin
Vautré dans mon canap’
Pète le premier joint
Cinquante nuances de gras
Entre deux tranches de pain
Constate les dégâts
Ça sent le sapin
Mon organisme a besoin d’activité
Donc j’pratique l’onanisme avec assiduité
Misère affective
Dur de trouver le sommeil
Relation fictive
Déception au réveil
En manque de câlins à faire pleurer le cyclope
J’féconde le sopalin et enchaîne les cafés clopes
Trop d’frustration entraîne la convoitise
J’vis par procuration et je somatise
Me soulage sur le net de façon machinale
Mais plus j’prends d’l’âge
Plus j’me sens marginal
Mon salon sera ma cellule d’internement
Dans mon pantalon une bombe à retardement
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7. |
Pont de l'Alma (Kémar)
01:36
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C’est l’histoire d’un mec
Sur le pont de l’Alma
Qui rêve de Salma Hayek
Et Jessica Alba
Mais il a pas l’blabla
Pour les ramener sous ses draps
Donc il tape de la rabla
Au festoche de l’Hadra
Et abracadabra
Sous l’effet d’la skunk
Il s’prend pour Albator
Dans un trip cyberpunk
Au milieu d’une orgie géante
Ah l’batârd !
Avec la grosse Gigi et sa chatte béante
Qui sent l’tartare
Presque nue sous son pardessus à deux sous
Elle était au-dessus, en dessous cossus
Et lui dessous était sans issue
Complètement soûl
Et sans dessus dessous
Obsédé par ce paquet d’chair indécent
Et ces deux seins rebondissant
A chaque coup de rein
Il a cédé sous la charge de ce char d’assaut
Mettant un coup d’arrêt à son odyssée
Dans un bain d’sang
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8. |
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Couplet 1 (Kémar)
Aujourd’hui tout va bien, j’me suis levé d’un bon pied
Un jour à décider d’arrêter d’fumer comme un pompier
De manger comme un chancre et d’boire comme un trou
Pour sortir de ma chambre et tirer un coup
Après tout, la vie c’est pas si compliqué
Mais à vivre confiné, on finit par prendre des comprimés
Voir sa vie confisquée par peur de la risquer
Et ses souvenirs consignés dans des souvenirs compilés
Il est temps de confirmer c’putain de talent latent
Qui s’éteint à mesure que passe le temps
Réveiller le MC qui sommeille en attendant le feu céleste
Même si comme le soleil j’me couche toujours à l’ouest
Mais aujourd’hui tout va bien, mes ennuis sont ajournés
Et p’t’être bien qu’ce soir j’paierai ma tournée
J’irai claquer mes APL chez l’épicier
Et personne ne manquera à l’appel
Pour l’verre de l’amitié
Refrain x2
Sun is shining
Let’s get some fun
I want to see you smiling
Forget this year
And make a wish
For the new one
Life is easier in English
I’m a new man
Couplet 2 (MC Jean Dilon)
Encore une année d’passée
J’fais l’bilan d’ma vie d’vautour, à m’décarcasser
Relégué aux arrière-cours
Que j’convoite une belle go ou une offre d’emploi
La réponse reste toujours :
Essaye encore une autre fois
Est-ce si banal ?
J’me raconte pas d’histoires
C’qui m’retient d’me faire la malle
Avec cette eau d’vie d’poire
Que j’garde au fond de mon tiroir
C’est d’avoir des potos réglos
Une famille là quand il faut
Au final, pas d’grande souffrance
Dans mes errances
Même si l’vague-à-l’âme
M’entraîne sur l’macadam
Loin d’mon appart’
Ou j’m’empâte dans ma vie d’vieux gars
Pas intéressé pour autant
Par une fille de joie
Et quand parfois mes idées noires
Dissolvent ma croyance en l’espoir
D’un monde en paix et sans impact de balle
J’entends les six voix d’la Manita
Qui m’bercent tel un enfant
C’est mon écran total
Contre les ultra-violents
Refrain
Couplet 3 (Beufa)
Aujourd’hui, je suis bêtement refait
Dès le café
Un peu comme ceux qui trouvent
Que se prendre en selfie ça le fait
La bête sauvage en moi
Ne semble pas vouloir aboyer
Peut-être bien parce que je n’ai pas de trou noir
A broyer ce samedi
Assigné à résidence
A esquiver les pistes de danse
A offert à mon foie
Un semblant de résilience
Idem pour ma santé mentale
J’rallume mon phone-tel
Affranchi des angoisses existentielles
De l’homme occidental
Je vais éviter de me demander
Pourquoi je tise trop
Puisqu’au final
Ça donne du Claude Lévi-Strauss
Au bistrot
Essayer d’profiter d’la vie
Puisque dans celle-ci
Y’a pas de drop
Et y’a pas d’stop
Pour revenir en arrière l’ami
Du Sheryo dans les oreilles
Je baille aux corneilles
Sans manquer d’sommeil
Ma banque m’appelle
Et m’informe que mon découvert
Se monnaye, Fâcheux !
Mais sous ce soleil radieux
Nique les aggios
J’achète ma bière à crôme
Et vais rejoindre mon Fradjo
Refrain
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9. |
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Couplet 1 (MC Jean Dilon)
Pipicaca yo ! Oh no !
Pipicaca yo ! Oh no !
La colique a taché mon paréo
Mes canaux gastriques
Sont passés à l’acide chlorydrique
J’ai pas eu l’temps d’aller aux water-close
Pour l’PQ va falloir mettre la dose
Oh putain ça r’foule
Comme la tambouille à Difool
J’ai l’impression qu’la foule m’entoure
Cachant maladroitement ses calembours
Qui labourent mes étrons passés au four
Punchlines au micro-wave
Quand on a sniffé la deadline
Et picolé l’after-shave
Couplet 2 (Linco)
Lundi, je sors du lit
En pleine nuit, c’est pas de l’insomnie
La tête dans le cul mon pote se réveille
Dur de trouver l’sommeil
Quand les sommets t’appellent
On traîne nos guiboles par tous les temps
Les frontales vissées sur toutes les tempes
La nuit n’a pas raison
De notre motivation
Le coureur a ses raisons
Que la raison ignore
Hé dis-moi, il est quelle heure ?
Et putain ça fait combien en kilomètres/heure ?
On est des trailers
Pas des randonneurs
Les yeux toujours rivés sur le chrono
On est des fanjos doublant les touristes
Venus prendre l’apéro
Regarde ce beau paysage
Et sens l’vent sur notre passage
T’inquiète, c’est pas un orage
Et écoute ce message
On est des trailers
Pas des randonneurs
On est des trailers
Un peu picoleurs
Que les massifs recrachent
Comme les vices
Que la jeunesse cache
Couplet 3 (Kémar)
A chaque fois qu’je sors la tête
En dehors de la tente
J’constate que la tempête
Reprend du poil de la bête
Le niveau d’l’eau monte
Le terrain est en pente
Et on s’était pas rendu compte
Qu’on campait dans une cuvette
Quand un peu plus tôt
Partis pour dormir à la belle
J’ai vu la Vierge et répondu à son appel
Mais bientôt j’ai compris qu’on avait fait fausse route
On était pris au piège
Et en proie au doute
Fallait prendre les devants
Quitte à prendre la sauce
Fallait lever le camp
Au lieu d’fumer des gros jocos
Mais s’il faut en finir
Mieux vaut choisir
Quitte à moisir ici
Autant s’octroyer un dernier plaisir
Déjà la veille
La rivière a emporté nos sacoches
Et nos bouteilles
Quand l’canoë ricoche sur le rocher
Et que l’courant t’envoie en orbite
T’es comme un hochet quand la nature arbitre
Couplet 4 (Sarah)
J’aime bien les histoires
Qui s’finissent à dos d’poney
Inutiles et dérisoires
Aussi chiantes qu’un macramé
Qui ne servent même pas
A se refaire une douce santé
Et de c’côté même le compteur a abdiqué
On charge les équidés et on décolle
Regarde, tes pieds ont déjà quitté l’sol
T’inquiète, c’est chouette
Et ça sert à rien
Mais avec des objectifs
Il fallait prendre le train
A base de granulés et de tendre foin
On éteint les briquets
C’est pas l’style du coin
C’est parti pour le mors
Et attention aux dents
Même les tiennes
Sans gêne
Feraient un bruit strident
On s’barre en retard
C’est lent un herbivore
Mais on s’en branle de l’horloge
C’est du style peace-core
Pas du hippisme mais du hippique
Sur un ton épique
Sans héros, sans drame
Avec sortie mais sans portique
Couplet 5 (L’ancien)
J’m’inspire de la nature
Donc j’m’éteins logiquement
J’écris ce texte dans ma voiture
Sans papier, écologiquement
La neige qui tombe
On fête l’évènement
J’allume un feu d’camp avec des pneus
On s’réchauffe comme on peut
Et les touristes s’croient chez eux
La pollution ? C’était mieux avant
C’est comme les Center
C’est bon pour ailleurs
Selon les slogans
Patate de bûcheron
Un grand tacle de footeux
Les poumons en feu
Putain, si j’étais à Lyon
Je serai déjà bien vieux
J’fais pousser mes fleurs
C’est si dur à faire
Qu’on m’prend pour un dieu
Venu s’mettre au vert
Et trouver l’bonheur comme il peut
Mais ça va un temps
Arrive l’hiver
Et les doutes
Des propriétaires
Qu’achètent au mois d’août
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La Manita Auvergne-Rhône-Alpes, France
"Après des nuits d’ivresse à cracher Anfalsh aux oreilles des potes..."
La Manita, c'est
un collectif à géométrie variable réunissant des rappeurs et rappeuses originaires de Rhône-Alpes
Mais non, panique pas, ici c’est juste La Manita !
... more
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